Deux semaines pleines de rencontres

Depuis nos derniers articles, nous avons rencontré plusieurs personnes pour notre projet de centre  d’accueil. Une directrice d’une école kindergarten nous a donné des informations très intéressantes sur le fonctionnement des structures éducatives de la petite enfance (3 à 6 ans), ainsi que sur les conditions de formation du personnel. Un instituteur ou une institutrice ne seraient pas d’une grande aide, étant donné le faible niveau de formation. Par contre, la formation des éducatrices de la petite enfance est très bonne. Il sera possible d’engager des professionnelles dont il conviendra d’assurer progressivement le perfectionnement pour qu’elles puissent suivre les enfants après 6 ans, au fur et à mesure de leurs progrès. Cette directrice nous a également assurés de son soutien pour la sélection du personnel éducatif. Au cours des nombreuses visites effectuées au centre médical, nous avons rencontré une pédiatre qui a été intéressée par le projet. Nous avons eu l’occasion à plusieurs reprises d’apprécier ses qualités humaines. Elle nous a rencontrés et a été convaincue que notre action n’était pas dictée par la pitié. Elle a pris connaissance du projet et nous a assurés de son soutien, notamment sous la forme d’une consultation mensuelle au centre. Dès le lendemain, ce soutien s’est concrétisé par un appel à une de ses connaissances travaillant à l’éducation nationale et à laquelle elle a demandé de dresser une liste des bonnes écoles du quartier.

Concernant le statut juridique du centre, les choses ont avancé. Après un coup de téléphone de la Suisse avec un avocat, Maître Michel, Mady a organisé une rencontre à laquelle a assisté un membre du comité haïtien. Il a expliqué de manière claire le statut à mettre en place sous la forme d’une filiale de l’association suisse. Il s’occupera des formalités dès que le projet sera en route.

Le problème de base reste la maison. Nous en avons visité cinq. Deux d’entre elles convenaient, avec peu de transformations, mais les possibilités de location étaient limitées. Une maison pourrait convenir; elle remplit plusieurs conditions intéressantes pour l’accueil des enfants. Nous attendons de rencontrer le propriétaire. Nous souhaitons quitter le quartier dans dix jours avec une solution.

Pour le reste, l’urgence reste très présente; nous sommes sans cesse sollicités et nous devons de plus en plus dire non à des demandes; les conditions de vie dans le quartier ne s’améliorent pas, comme dans tout le pays d’ailleurs.

Les repas pour les enfants au sein du quartier de Delmas 19 continuent chaque jour grâce à la participation d’une des mamans ( Marguerite ) pour la préparation  et la distribution est gérée par deux de nos amis. Nous essayons de leur amener surtout les légumes qui sont devenus de plus en plus chers ( surtout depuis Sandy qui a ravagé environ 70% des cultures au Sud ) et qui sont pourtant indispensables pour la santé. En effet, nous avons vu beaucoup d’enfants qui présentent les symptômes du scorbut, ce problème ne va pas aller en s’arrangeant. L’aide amenée cette année comme les années précédentes est une goutte d’eau, mais les rivières ne se font pas sans ces gouttes d’eau. En travaillant et en discutant avec eux cette goutte d’eau va déjà se transformer en petit ruisseau grâce à l’arrivée de ce centre pour les enfants très pauvres du quartier. À quand la rivière, la mer et l’océan? Notre rêve commun en continuant à travailler ensemble nous le dira!

 

Mady